Cuisine d’O, Cuisine hydrophile
Cuisine d’O est une cuisine hydrophile, comme j’aime. Se présente donc en soupe, à la vapeur, dans son jus non-réduit ou en bouilli.
Et oui, ce n’est pas croustillant. Pour quelques-uns (je dirais plupart), ce n’est pas le plus séduisant.
Justement quelle différence entre deux? Mine de rien, elle est capitale.
Il y a une expérience du cuit et du
cru, sans aller jusqu’à parler savamment de la culture et la
sociologie, on sait que ces expériences influence à notre façon de
penser.
De même, il y a aussi une différence sensible DU MOUILLE ET
DU BRULE, une histoire de texture de nourriture qui influence à la
psychologie humaine. (…Pour les animaux aussi, c’est pareils… j’imagine
!?)
Quand je suis arrivé en France, au début, j’avais l’impression tout
le temps d’avoir soif, parce qu’il n’y avait que des nourritures
sèches, consistantes et brûlées. Il n’était pas facile de trouver une
soupe dans une carte de restaurant, si ,si de temps en temps, mais une
soupe épaisse, ce n’est pas assez aqueux comme je mangeais dans mon
pays…
C’est une histoire d’il y a 20ans, aujourd’hui avec le vent de minceur, de diététique, la soupe est devenue à la mode.
Et
progressivement j’ai découvert qu’ici on cuisine très peu avec l’eau,
plupart de recette se fait au four dans un environnement chaud-sec, en
rôti, en sauté, toujours soucieux de réduire le jus en dense pour
obtenir le goût riche.
Ça a beaucoup changé actuellement, grâce(?)
au maketing et la mode de bien-être, on boit beaucoup plus, par exemple
la consommation du thé est remarquablement augmentée, mais à l’époque
le rayon de boisson au supermarché était vraiment limité, juste des
boissons de base : quelques jus de fruit, des boissons gazeuses et des
eaux minérales… sinon pas de fantaisie. Et si je me ne trompe pas les
gens buvaient de l’eau très peu. Pendant le repas, c’était plutôt le
vin qui fluidifiait l’aliment absorbé.
Que ça m’était un bonheur de
trouver quelques mets humides en soupe et en vapeur au restaurant
asiatique!!! (oui, j’avoue qu’à cette période, je ne cuisinais pas
moi-même. Disons, je me légitime sous un prétexte que j’étais un jeune
étudiant étranger qui vivait tout seul !)
En Asie hydrophile, on aime manger aqueux, mou, humide, collant à la
limite visqueux. Ici oléophilie, on aime, croustillant, grillé,
huileux, concentré, humide…de gras.
Au fil des années que je vis ici
je me suis habitué à la coutume alimentaire de l’occident et jouie de
ses avantages, par exemple, moins d’eau donc moins de sel, moins de
bouillons chauds donc moins agressif à l’œsophage et l’estomac
(Savez-vous qu’en Asie le cancer n°1 est d’estomac ? Manger chaud,
presque bouillonnant, en plus épicé est une des causes majeures)
Pourtant comme la bouche n’oublie jamais ce qu’elle a appris, je dois de temps en temps me réconforter auprès de mes plats aqueux de la cuisine d’O
Pour finir ce sujet en bonne question à réfléchir, si on aime
cuisiner, on peut remarquer ce différent mode de cuisson lié à la
sensualité de texture. Si vous avez un peu de connaissance sur l’art et
la culture asiatiques vous saurez tout de suite de quoi je parle.
La
sensualité, la proximité du corps à corps, comme enfant et mère, de là,
l’amour familial et la solidarité du groupe appartenant et certaine
fluidité de pensées asiatiques.
Alors qu’en occident, le corps est
retenu, privé de toucher sous la doctrine religieuse, le plaisir
charnel est un pêché. Ainsi, l’homme occidental est seul (surtout après
la mort de Dieu) d’où la quête de l’individu et la solidarité sociale
au-delà du groupe appartenant
Un sujet est vaste à réfléchir…en faisant la cuisine, moi, en publiant mes recettes d’O.
Commentaires sur Cuisine d’O, Cuisine hydrophile
- Très, très intéressant. Je vais suivre ce blog avec beaucoup de plaisir pour mettre en pratique beaucoup plus de cuisine d'O.