Ce qu’une Demi-Langue de Bœuf peut faire - deux façons coréennes
Pochée à saucer
C’est la petite fête à l’arrivée d’une demi-langue de bœuf chez une petite famille de deux personnes. Un organe d’un grand animal est toujours impressionnant et je me sens tout petit en comparant la taille de ma langue à celle de bœuf.
Combien d’humain un bœuf peut nourrir par son lait et son corps ? C’est beaucoup. Une vraie animal-mére nourricière. Et aussi on sait bien que l’on n’a pas besoins de manger tout le temps la viande. Par conséquent, nous n’avons pas besoin, pour se nourrir correctement, autant de bœuf et de vache sur la terre à tel point que leurs pets deviennent nuisibles à l’environnement… Un comique absurde.
L’importance de l’expérience de cuisine, même en tant que simples assistants (comme les enfants regardant leur parent cuisiner) est aussi dans la TRAÇABILITE MENTALE : Quand on ne fait que manger déjà servi à la table, on n’a pas d’idée sur ce qu’on mange. Cette abstraction de la matière première crée une rupture entre la nature et nous. Une langue-de-bœuf découpée, parée de la sauce et de condiments, dressés proprement sur une assiette ne procure pas grande sensation. Devenu une viande, donc « une chose », notre bœuf à qui appartenait cette langue est réduit à une vulgaire chose consommable.
Alors quand je cuisine moi-même, c’est tout en bruit autour de cette demi langue de bête: ma copine, à la fois peureuse et curieuse de sa pose «LANGUEreusement» pendue et de ses papilles étranges, n’arrête pas de dire « berk » en dépouillant sa peau dure (mais je précise qu’elle adore ce plat !). Quant à moi, je me frisonne en admirant l’anatomie parfaite que la nature a fait. Cette effervescence amusante vient du fait que l’on peut imaginer la bête entière vivante d’après ce morceau. C’est ça la traçabilité mentale non rompue qui permet d’avoir une relation normale entre celui qui mange et celui qui est mangé
Une demi langue fait sans problème 4-5 portions. Je l’ai cuisiné en deux façons coréennes.
FAçON 1: Marinée puis sauté à la poêle.
Découpez en tranches fines, n'ayez pas peur, la partie blanche n'est la graisse, c'est elle qui donne la texture molle et élastique tout en restant maigre comme viande
Laissez macérer de 2h jusqu'à une nuit entière dans la sauce de soja sucré-salé
(Sauce soja 2càs, Vin blanc 1càs, Ciboule hachée 1càs (ou blanc de
poireau), Purée de poire 2 càs, Sucre ou miel 0,5 càs, Ail haché 1-2
càc selon vos goûts, Huile de sésame grillé 1càs, Sésame grillé écrasé
0,5càc, Poivre)
Sautez rapidement dans une poêle très chaude
Suggestion de présentation formellement personnelle
du riz restant et de légumes à la vapeur restant
un mélange-tout à la façon décontracté familiale typiquement asiatique
c'est toujours délicieux
FAçON 2 : Cuisine d’O (clicquez pour savoir de quoi il s'agit)
Simplement bouillie en entier dans l’eau avec des épices
(un bon verre de vin blanc, poireau entier, gingembre, poivre ou
d'autres parfum que vous aimez, PAS DE SEL)
Pensez à mettre la viande quand l'eau bout. (mais les epices sont mis dés le début)
Cuisson à basse température: très longtemps, 1h - 1h 30
Servi en tranches fines avec une sauce Denjang (miso 40g, Sucre 1càc,
Vinaigre 4càc, Huile de Sésame grillé ou d’Olive 1càs, un peu de
Gingembre en poudre ou frais haché, Mente ou Basilique)
+ un filet d'huile d'olive sur la viande,
J'ai utilisé en guise de vinaigre le jus de Radis rose vinaigré , ça ajoute un goût profonde, une complexité de la saveur dans le sauce Denjang