Cet été, j’ai eu une faim poétique
Bonjour mes visiteurs habituels et nouveaux !
J’étais longtemps absent ici pour m’occuper d’autres oignons, qui sont, toutefois, les miens.
Oui, on peut cultiver plusieurs jardins, y compris le jardin secret.
Parmi, voilà une performance culino-litteraire à vous raconter. J’ai réalisé cette pièce en hommage à Yi Sang, un écrivain coréen génial.Il s’agissait d’organiser un banquet de commémoration de son 100ème année de la naissance au Centre culturel coréen à Paris.
Comment célébrer un écrivain qui cherchait volontairement l’épuisement physique pour « éclaircir l’esprit » ?
J’ai donc, proposé de jeûner collectivement avec les convives.
Bien sûr, ici, « jeûner » est symbolique, c’est à dire « jeûner tout en mangeant », puis qu’il s’agit de banquet de commémoration.
Ça a déroulé comme suivant :
À l’arrivée, les invités étaient servis de la découverte d’une table vide, déjà finie.
Désolés, ils se contenteront de l’odeur…
Puis, ils sont servis, à l’ordre, le parfum de fruits, l’eau glacée, la grappa, les hyper-gelées de fruit (hyper, car elles sont dopées de son propre parfum en utilisant huile essentiel, par exemple, l’huile essentielle d’orange a été ajoutée dans la gelée d’orange), le chocolat très noir.
Puis les salés, au menu, la salade de poulpe à la sauce au chocolat-aigre-doux-epicé, et le cake à l’encre.
Le poulpe dont la consommation a provoqué un doute étrange chez le poète, est appelé en Corée « Poisson de lettre ». Sans doute à cause de son encre ?
Et, sa « texture » étrange…À ruminer…
Ensuite, les apéritifs ont été servis et le banquet est arrivé à sa fin.
L’appétit ainsi ouvert reste sur sa faim.
Le service se déroulait pendant la lecture simultanée de poèmes en français et en coréen, scandée par une musique improvisée. Tout cela a été filmé, et ces images sont mixées, cuisinées sur place pour une projection aussi tôt après la performance.
Un extrait de la performance
Plusieurs artistes et comédiens ont participé à cet événement.
À nos jours, l’art embrasse les cinq sens pour émouvoir et (faire) réfléchir, il n’y a pas que le cerveau qui travaille, tous les organes sensoriels participent à sentir et penser, le sens tactilo-gustatif aussi.
Savez-vous qu’il y a de plus en plus d’artistes qui travaillent avec les matériaux comestibles ?
Dans un monde où le matérialisme triomphe, posséder en ingurgitant une œuvre d’art périssable est un bon défi.